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Circulation(s)

Gilles Roudière et Dominic Turner exposent au Festival de la jeune photographie européenne, Circulation(s) 2012, Paris

2012 circulations affiche

Gilles Roudiere 3Gilles Roudière, Sélection du jury et de Fetart 2012, avec la Série Shitet

Nation en transition, l’Albanie est candidate à une adhésion prochaine à l’Union Européenne. Le pays est toutefois largement méconnu et souffre d’une réputation sulfureuse. A la fin des années quatre-vingt-dix, alors qu’elle est au bord de la guerre civile, l’Albanie n’a pas toujours été une destination sans danger ; aujourd’hui, le portrait qui en est fait est en décalage avec la réalité et ne témoigne, le plus souvent, que de certains aspects spectaculaires du pays. Y figurent en particulier : le taux de pauvreté, un des plus élevés d’Europe ; une tradition ancestrale de vendetta , localisée dans des régions reculées et tendant à disparaître ; ou encore, ces centaines de milliers de bunkers parsemés sur tout le territoire, héritage d’une dictature paranoïaque et dont le pays, exsangue, peine aujourd’hui à se débarrasser. A l’image de son relief, l’âme albanaise est contrastée. Il est exact que le peuple albanais est peut-être plus enclin à suivre les règles issues de longues traditions plutôt qu’une législation moderne pourtant en vigueur mais il n’est pas moins vrai que les valeurs de solidarité, d’honneur, de respect et d’hospitalité en sont d’autant plus prégnantes, et s’imposent avec évidence comme essence de l’individu et ciment de la nation.

L’Albanie dégage en tout état de cause quelque chose d’ensorcelant qui n’a ensuite de cesse de vous hanter. Et plus que toute thématique documentaire classique, c’est cet esprit, aux élans mystiques, véritable théâtre photographique que le reportage met ici en scène.

Dominic Turner Dream Park 05

Dominic Turner Sélection du jury et de Fetart 2012, avec la série Dream Park

La série Dream Park se concentre sur des parcs publics urbains et d’autres endroits publics tel que les fronts de mer et les plages dans les villes. Ces espaces offrent plus de liberté que n’importe quel autre espace urbain, cette liberté peut permettre de faire ce que l’on veut, voire conduire à des actions sinistres et malsaines. Il y a une dichotomie qui fait du parc public un lieu à la fois de liberté et aussi un espace inquiétant. Les photographies de cette série sont une réponse à cette dichotomie. Elles expriment aussi bien la beauté artificielle qu’une perfection inquiétante. Dominic Turner utilise la palette esthétique des pictorialistes du 19ème siècle, combinant l’aspect et la sensation des procédés photographiques anciens, avec des atmosphères d’intempéries- le brouillard, la pluie, la neige- comme toile de fond pour rendre les détails de la scène plus obscurs. En rendant cette technique plus contemporaine, cela devient une métaphore visuelle. Alors que les images ont l’air plaisantes, le manque de détails laisse penser à un scène plus complète où il y aurait beaucoup plus à voir. La série Dream Park est un travail en cours.